Centro, Portugal
20.09.2022
POSTCARD
FROM
AVEIRO
Au fil de l’eau, à la poupe de son moliceiro traditionnel, Alberto, pieds nus, glisse doucement sur le canal. Jadis, son bateau était utilisé pour collecter le moliço, une algue aquatique destinée à fertiliser les terres agricoles de presque toute la région. Aujourd’hui, à l’aide d’une longue perche, son embarcation avance à faible allure et nous montre l'importance des vertus et des beaux sentiments.
Porteur à la fois de l’histoire de la Ria et de la mémoire de ses habitants, il s’amuse à dresser le portrait d’une cité lacustre singulière. Bien qu’il suffise de lever les yeux pour admirer Aveiro et ses grandes bâtisses de style Art Nouveau. Autour de ses marais salants et de ses parcs à huîtres, Aveiro est sillonnée de canaux, restés à l’état sauvage, sur lesquels voguent donc ces bateaux, à la proue en col de cygne, décorés de peintures aux couleurs vives. Tel un journal, des hommages, des croyances, des choses nobles et des pensées claires.
Toujours au fil de l’eau, de grands espaces et des horizons qui s’ouvrent, à l’infini. La Ria, c’est ce qui a offert à Aveiro un passage vers la mer et le retour à une activité économique enrichissante. Après tout, l’eau est une source de vie. Purificatrice, guérisseuse, protectrice, à l’image d’Alberto, les mains calleuses et le visage buriné sous sa casquette, nous aspergeant de ses valeurs profondes.
À quai, Aveiro abrite de précieux musées ainsi que la célèbre manufacture de porcelaine de Vista Alegre. À une dizaine de kilomètres, place à la Costa Nova, avec sa splendide plage et ses maisons bayadères. D’anciennes cabanes de pêcheurs, les palheiros, bordent le front de mer de ce petit village pittoresque. Le bleu océan côtoie alors le jaune, le vert et le rouge. Après elles, uniquement un océan de vitalité, alors lorsque l’on quitte la côte, c’est forcément l’esprit voyageur, tels les récits des pêcheurs conquérants d’autrefois.